Critique : Musée Haut,Musée Bas

Comédie de Jean-Michel Ribes. Avec Pierre Arditi, Michel Blanc, Isabelle Carré, Muriel Robin

Un conservateur terrorisé par les plantes vertes, une mère plastifiée pour être exposée, un ballet de Saintes Vierges, des gardiens épuisés par Rodin, un ministre perdu dans une exposition de sexes, une voiture disparue au parking Rembrandt, des provinciaux amoureux des Impressionnistes, touristes galopins galopant d'une salle à l'autre, passager clandestin dans l'art premier, Picasso, Gauguin, Warhol, ils sont tous là dans ce petit monde qui ressemble au grand, dans ce musée pas si imaginaire que ça, valsant la comédie humaine jusqu'au burlesque.

"La ligne de perspective est dangereuse pour l'homme"

Voila un film que Mr Thomas Lanzmann est obligé de voir pour qu'il comprenne,qu'exportation ou pas,une comédie Française se DOIT d'être drôle (apparemment pour le bonhome son appât du gain lui avait tué toute logique artistique),comme dans son ratage cinématographique que je ne préfère pas nommer et que tout le monde aura reconnu,il a y a un casting de folie,même si celui ci est quasiment issu du monde du théâtre,autant pour les comédiens cinéma qui en viennent que ceux qui ne foulent plus que les planches.

Rentrons dans les explications d'une si belle réussite,qui a mon sens ne sera peut être pas du goût de tout le monde,tellement elle repose sur l'absurde.

Des le debut,la premiere scene le ton est donné,tout les protagoniste seront hilarants dans les situations auxquelles ils seront confrontés ou alors par l'hilarité qu'il provoquerons par leurs propos.

Dans ce film tout un pan du cinéma et du théâtre Français est représenté,donc par les acteurs mais aussi par toute les références presentent.



Nombreux d'entre vous savent qu'a la base il s'agit d'une piece de theatre,mais son passage a la pellicule n'a causé aucun tort au traitement de son idée,c'est une vraie piece de theatre au cinema,et c'est ce qui en fait tout son charme,et si elle avait subit un autre traitement elle aurait certainement coulé a pic.

Pour les plus de 30ans tout le monde aura reconnu la patte de Jean Michel Ribes et de son feu-(et culte) Palace,la façon de filmer,d'amener ses protagonistes,ses décors,son humour trash y a aussi sa place.

On peut même également y retrouver :

- Les petites phrases dans la droite lignée des brèves  de comptoirs (égayant a l'époque son Palace par la bouche d'un Jean Carmet bien alcoolisé qui trouve ici une belle descendante et comme lui ici du meme lieu hotelier) avec les discussions entre les deux femmes se promenant dans le musée, amenant l'un des nombreux runnings gags avec un petit exemple vraiment génial :

La premiere : "Pour moi l'art moderne commence avec Lascau"
La seconde : "Oui mais alors l'ancien ça commence ou ?"
La premiere : "Euh,alors la tu me poses une colle"

- L'ombre de Jacques Tati semble même planer tout le long,de part les décors également,mais aussi par la façon de se mouvoir et d'être de certains personnages,même en fond de scène.

- Et surtout l'influence Anglo-Saxonne des Monty Python,deja criée au spectateur par son lettrage et son logo de l'affiche totalement copiés a ces humoristes legendaires.

Dans cette critique je ne préfère pas citer le rôle des comédiens pour vous laisser le plaisir de découvrir qui joue qui,mais c'est un véritable délice de portaits (le mot n'est pas innocent) qui nous ait offerts,et tous aussi fous les uns que les autres.



Parmi les scènes les plus hilarantes celle du premier Ministre se rendant compte qu'il arrive a l'exposition de 350 pénis et qui se trouve a discuter avec un Mickey sous acide avec un braquemart gigantesque : "Euh je n'ai jamais vu que vous aviez ça,pourtant je vous regarde depuis longtemps,je dois beaucoup travailler en tant que Ministre ..." effarant.

Comme je l'ai dit il y a du trash,et même du plutôt corrosif avec le passage du couple qui en vient a discuter du sexe dans les représentation Gréco-romaine,et je ne dirais pas la chute de ce passage tellement il est énorme,tout autant que celui du fils qui se fait harceler par sa mère et qui fini de façon tragique ... mais artistique ... et puis aussi cet homosexualité latente qui semble etre un tableau second tout du long.

Je pourrais parler de toute les scenettes qui parcours ce métrage,mais ce serait gâcher tout le plaisir de la découverte qui s'offre a nous pendant ces 1h30.

Il ne faut pas oublier qu'un fil rouge est tenu par l'histoire du responsable du musée et sa phobie des plantes qui nous amène a un final totalement barré (et Pythonesque) mais non dénué d'une philosophie sur la nature et l'art.

Un parfait dosage d'humour,d'absurde,de réflexion,de trash,d'acteurs au diapason.




Et personnellement j'ai envie de rendre un hommage aux comédiens,Dominique PinonMuriel Robin (totalement hallucinée et jubilatoire) ,Franck De Lapersonne (mon dieu quel changement depuis ses débuts a la tv dans les premières émissions érotiques sur M6 ...) qui m'ont donné encore plus de plaisir a regarder le metrage tellement ils se font rare dans de tels films malgré leurs énormes talents ... et bien sur et surtout a Philippe Khorsand dans son dernier rôle dont la dernière image ou l'ont peut l'apercevoir est lourde de sens,une partie de mon adolescence est partie avec cette scene ci ... et lui ...)

Jean Michel Ribes mérite un sacré chapeau beau bas car il signe ici en plus de la meilleure comédie Française de l'année,l'une des toute meilleures au coté du recent 99F avec lequel il partage ce decalage,cette reflexion,et meme ce degout de la television (le passage ou la tv est comparée a une bouche sans anus qui vomis sa m**** a la face du specateur ...) ,mais également un film qui pourrait gagner a être aussi culte que Palace.

"Restez groupé ou vous allez finir tout petit"

Note : 10/10